Il y a peu de temps, nous évoquions la nomination de chevalier de l’Ordre du mérite d’Aude Le Mentec, Directrice de la crèche Balthazar à Hautepierre. A l’approche des vacances, nous avons eu l’occasion d’échanger avec Aude sur son parcours et sa mission. Retour sur les propos d’une directrice enthousiaste et investie soutenue par une équipe dynamique !
“Je baigne dans le social depuis ma plus tendre enfance, confie Aude Le Mentec. Ma mère, cadre infirmier et créatrice d’une maison de retraite associative, m’a permis de découvrir l’humanité dans toute sa splendeur. Infirmière quelques années, Aude Le Mentec travaille dans le domaine de l’addiction : l’anorexie mentale puis l’héroïne et la cocaïne. Elle rencontre des prostituées, et des femmes fragilisées : “beaucoup ont eu des enfants, et petit à petit, j’ai glissé dans la prise en charge des familles en difficulté”.
En 2012, elle fait ses premiers pas en tant que cheffe de service au relais Familial “Coup d’Pouce 92”, dispositif d’Apprentis d’Auteuil à Paris. Puis en 2018, changement de cap, elle accepte de devenir la directrice de la crèche Balthazar. Après 15 de vie parisienne toute la famille s’installe en Alsace.
“Je sais pourquoi je me lève le matin”
A son arrivée en Alsace, Aude Le Mentec découvre le quartier d’Hautepierre, “qui compte 55 nationalités et 50% de la population sans emploi” et la crèche Balthazar, qui accueille aujourd’hui 67 familles – dont une vingtaine en grande difficulté. “… qu’on accompagne au quotidien. Convaincue “qu’on peut réduire les inégalités sociales en agissant dès le plus jeune âge”, Aude et l’équipe comblent les retards de langage en mettant en place la langue des signes et l’utilisation de la salle Zen qui stimule les enfants.
“Nous sommes là pour les familles”
La crèche est ouverte de 5h30 à 22h pour accueillir les enfants dont les parents travaillent en horaires décalés. Grâce à des place AVIP, elle accompagne une poignée de pères ou de mères dans leur insertion professionnelle, en partenariat avec Pôle emploi et les missions locales. Ateliers langues des signes ou sommeil des tout-petits, l’équipe soutient aussi les parents dans leur rôle éducatif. “Une fois par mois, nous les invitons à créer du lien à La Papoterie. J’arrive avec le café, les croissants… et les laisse papoter. Les familles participent activement à la vie de la crèche, même si c’est plus difficile avec la Covid”.
Depuis un an, les règles changent tout le temps, mais Aude Le Mentec garde le cap pour les familles et les enfants. Pendant le premier confinement, la crèche est restée ouverte. Un an plus tard, l’établissement a dû fermer ses portes le temps du troisième re-confinement. L’équipe a appelé les familles, proposé des colis alimentaires pour nourrir les bébés… et des activités pour occuper les petits confinés sur le blog La Balthazar Family.